L'oeil de Berne guette vos achats sur Internet

Publié le par Dayer Nicolas

Un internaute s'est retrouvé dans le collimateur de l'Office fédéral des communications (OFCOM) pour avoir acheté un talkie-walkie sur le site Ricardo.ch

Quelques semaines après la transaction, Pierre reçoit l'appel d'un fonctionnaire enquêteur. Celui-ci lui demande ce qu'il compte faire de son émetteur-récepteur, lui rappelant qu'il faut un permis spécial pour l'utiliser. «Ça fait un peu KGB», raconte l'internaute. Il ignorait que son identité pouvait être révélée par le site de vente. «Mon talkie-walkie n'est pas une arme de destruction massive.»

Mais l'OFCOM pense le contraire. «Les radioamateurs peuvent perturber le trafic aérien, c'est très dangereux», explique le fonctionnaire. Selon lui, deux avions auraient même été déroutés de Genève sur Lyon pour cette raison. Un adolescent diffusait de la musique sur les fréquences réservées à l'aviation.

Légende urbaine? Personne à Cointrin, à l'OFCOM ou à l'Office fédéral de l'aviation civile n'a pu confirmer cette histoire. Le fonctionnaire, lui, se défend d'avoir forcé le trait pour effrayer l'internaute. «C'est une vieille affaire. Les dossiers ne sont gardés que cinq ans.»

Au bout du compte, Pierre a trois possibilités. Il peut passer sa licence de radioamateur, revendre son talkie-walkie à une personne qui a un permis ou alors s'engager à ne pas utiliser son appareil. Il s'exposerait alors à des contrôles inopinés chez lui.

Des médicaments aux chaussures, les fonctionnaires veillent au grain

L'OFCOM n'est pas le seul à assigner des employés à la surveillance des sites de vente.

Les Services archéologiques de la Confédération ont déjà contacté Ricardo.ch pour une vente jugée suspecte.

Swissmedic effectue également des contrôles réguliers pour repérer des médicaments factices. La tâche des limiers du Net consiste principalement à identifier des objets interdits, afin que les sites les retirent. En cas d'enquête plus poussée, Ricardo.ch ou eBay sont tenus de communiquer l'identité de l'acheteur et du vendeur.

Des marques de baskets, de vêtements et de produits de luxe font également retirer des produits lorsqu'il s'agit de contrefaçons. Mais aucun renseignement sur les acheteurs ne leur est donné, assure Ricardo.ch.

Publié dans Radiocommunications

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